À 24 ans, Benjamin porte déjà huit années de défonce sur les épaules. Et tout comme les substances qu’il consomme, son statut de bon à rien le ronge inexorablement. Bon à rien aux yeux de sa mère, devant laquelle il tente piteusement de sauver les apparences et qui fait semblant de ne rien voir. Bon à rien aux yeux de Bruno, qui est à la fois son seul ami et son dealer, et auprès duquel il aimerait tant briller. Bon à rien aux yeux de la société bien-pensante, qui le rejette car il rejette ses diktats. Si jeune et déjà au bout du rouleau, il refuse néanmoins la fatalité qui semble lui coller à la peau comme une poisse. Il rêve d’un ailleurs, il rêve d’un mieux, il rêve de s’en sortir. Et la force nécessaire, c’est en lui et en lui seul qu’il devra la puiser.
Comme le titre du roman l'indique, Shoot, parle de la drogue et plus précisément de l'héroïne. Si d'habitude cette thématique me plaît, j'ai eu du mal avec la manière dont l'auteure l'aborde. Attention, je ne qualifierai pas ce roman de mauvais ou de déception. Bien au contraire, il est bon et très intéressant mais malheureusement ce n'est pas passé pour moi. Je vais donc m'expliquer sur les raisons qui ont fait que j'ai eu du mal à lire le roman et pour lequel il m'a bien fallut trois semaines pour en venir au terme.
Tout d'abord, nous suivons Benjamin le personnage principal de l'histoire. Les moments de récits sont entrecoupés de moments "schizophréniques" du personnage. Benjamin parle avec son addiction, qu'il appelle l'Autre. La drogue lui parle, il se fait des monologues intérieurs. J'ai trouvé cela très destabilisant. Il m'a fallut quelques chapitres pour m'y habituer. Ces passages nous montre les effets de la drogue et comment le drogué essaye de résister à son appel. Elle m'a fait pensé à la voix du diable.
Ensuite, je ne suis pas arrivée avec le personnage. Benjamin m'a horripilé du début à la fin. Je ne sais pas si l'effet qu'on le déteste a été voulu par l'auteure mais ça été mon cas. Je ne voulais pas l'aider, ni le sauver au contraire. Il vivait mal, il se retrouve dans des histoires de fous et je me disais juste "mon vieux, tu le cherches alors restes-y dans ta mouise". Je n'ai pas réussi à me dire que c'était la drogue qui le faisait réagir ainsi et qui était la cause de son comportement. Cela change des personnages qui veulent se battre ou qui l'entourage est présent. Le personnage est seul, il y a personne qui l'aide. Sa mère a perdu tout espoir et ses amis sont autant dans les galères que lui. Nous suivons ses ambitions pour devenir un dealer international en s'alliant avec son "ami" Bruno.
Ce n'est pas un roman qui était fait pour moi J'ai eu du mal avec la vision des personnages qui ne veut pas s'en sortir. D'autres lectrices l'ont aimé comme Au boudoir écarlate où je vous invite à découvrir son avis ici, qui vous donnera l'envie de lire ce roman. C'est un roman intéressant, qui nous montre les vices de la drogue et le pouvoir qu'elle a sur sa victime.