
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Le roman est découpé en trois narrations : celle d'Aibileen, de Minny et de Skeeter. Elles m'ont toutes les trois touché d'une manière ou d'une autre. Elles forment un très bon trio même si Minny est plus distante et froide, au final on se rend vite compte qu'elle a un grand coeur mais que pour elle c'est une faiblesse. Toutes les trois vont franchir des limites, défier la loi : écrire un livre anonyme sur les bonnes. Comment les Bonnes vivent-elles d'être au service des Blanches ? Dans ce roman de témoignages, elles vont y mettre les points positifs, négatifs. Tout simplement raconter la vie, la vraie.
J'ai adoré à voir les trois points de vues, celles des bonnes et celle d'une blanche qui va leur venir en aide et ouvrir la voie à quelque chose de meilleur. Skeeter leur offre un cadeau : celui de pouvoir s'exprimer. Je trouve cela magnifique. Cet acte est dangereux mais absolument splendide. J'ai adoré leur amitié, leurs doutes, leurs peurs mais aussi leurs moments de joie, de complicité et de rire. Elles vont s'aider, et cette expérience changera leur vie à jamais. Un autre futur ouvre ses portes.
Avec ce roman, nous suivons Aibileen et Minny qui sont au service de deux familles de blancs. Si j'ai adoré ces deux femmes j'ai détesté leur employées, notamment Hilly ! Rien que d'y penser à nouveau, elle me fout les nerfs. J'ai envie de la gifler et de moi-même l'envoyer pourrir en prison. Elle est méchante, vicieuse, une véritable garce prétentieuse. Garce avec les bonnes, avec sa mère mais aussi avec ses « amies ». Elle dirige tout le monde, se prend pour une reine et personne n'ose rien lui dire. Cette femme est un cauchemar ambulant. Je suis contente du coup de Minny !
Ce livre m'a vraiment pris aux tripes par la force qu'il dégage. Il nous donne une véritable leçon de vie. Tout être humain n'importe sa couleur de peau est un être vivant qui mérite de vivre. Il a deux jambes, deux bras comme nous. J'ai adoré cette leçon transmise par Aibileen à la petite fille qu'elle garde. Si j'avais vécu à cette époque, j'aurai été comme Skeeter. Je trouve absurde et dégradant les lois de cette époque. Heureusement, les choses ont évoluées même si ça existe encore, c'est triste.
La couleur des sentiments porte très bien son titre. J'ai senti de la révolte, de la colère, de la haine et de l'incompréhension. De l'incompréhension car je n'étais pas née à ce temps-là, alors peut-être que j'aurai eu la même attitude que ces blanches et rien que d'y penser je me dis que non ça ne me corresponds pas. J'ai aussi senti de la joie et de l'amour. Ce roman m'a fait rire par leurs anecdotes, sourire devant leur courage, leur force et tout l'amour qu'elles apportent, et puis j'ai pleuré. Pleuré de tristesse mais aussi d'espoir. La vérité est dite, il n'y a pas de faux semblants.
Je pense que c'est un livre que tout le monde devrait lire pour le message qu'il transmet, pour tous les sentiments qu'il nous apporte et pour ses personnages fabuleux. Un véritable coup de coeur ! Je n'ai qu'une envie c'est de revoir le film et ça sera fait durant les vacances. Il a beau faire 600 pages, elles défilent toutes seules. Je ne me suis pas un instant ennuyée. Magnifique, splendide, sublime !