Editions : Robert Laffont
Genre : Dystopie
Date de publication : 08 / 06 / 17
Nombre de pages : 511
Genre : Dystopie
Date de publication : 08 / 06 / 17
Nombre de pages : 511
Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité. Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.
La sortie de The Handmaid’s Tale en 2017 a fait un énorme bruit et a remis sur le devant de la scène le roman La servante écarlate de Margaret Atwood. Très envie de découvrir la série télévisée – il faut dire que les avis sont plus qu’enthousiastes – et avec la sortie de la saison 2, il fallait que je découvre le roman.
Avant de le commencer, je connaissais vaguement le sujet de l’histoire et ce que Margaret Atwood dénonce. J’avais un peu peur de découvrir ce récit, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais et mon entourage me disait de m’accrocher car le sujet était dur. En écrivant cette chronique je ne peux que leur donner raison. On est loin de la dystopie jeunesse. Ici, Margaret Atwood nous amène dans un univers où la femme est considérée comme un objet de reproduction, elle est faite pour avoir des enfants et ainsi perpétuer la lignée humaine. Classée par caste, elles ont chacun un rôle, du « meilleur » - je mets des gros guillemets à meilleur, aucun des rôles est enviable – au rôle de paria.
J'ai été révoltée tout le long de ma lecture ! Et en même temps j'étais angoissée et j'avais peur. Ce roman nous fait réfléchir à notre société de 2018. Plusieurs passages lui font écho, notamment celui concernant le viol... Je ne vous en dis pas plus, mais ce passage m'a mise hors de moi ! Une colère, la colère de l'injustice, la colère de l'endoctrinement des Tantes, l'horreur et la cruauté, s'est emparée de moi. J'étais tellement en fureur que j'ai refermé le roman et fais une pause.
L'ambiance pesante et angoissante est omniprésente. Une sorte de nuage noir plane sur les personnages. On ne sait jamais à quoi nous attendre. L'auteure nous entraînera-t-elle toujours vers cette noirceur? Un bout de lumière ou une lueur d'espoir est-il possible dans cet univers ? Plus on avance dans l'histoire, plus on se demande jusqu'où l'auteure va aller. Peut-elle encore aller plus loin? Oui, elle le peut et elle le fait. Cette ambiance est venue me hanter même la nuit. Le premier soir où j'ai lu 23 chapitres d'affilés – ce n'était pas une bonne idée – je me suis réveillée la nuit car l'univers et les questions que je me posais défilés dans mon esprit et ne voulait pas me laisser tranquille. Qu'on aime ou qu'on aime pas, le récit marque et reste.
L'univers mis en place est très intéressant. Nous suivons Defred, une servante au service du Commandant et de son épouse. Nous la suivons dans son quotidien, ses pensées et surtout ses souvenirs. Tout en nous racontant son histoire, la narratrice se souvient et se rappelle du passé, du « monde d'avant ». Ces passages là étaient à la fois riche et très touchant notamment quand elle nous parle de deux personnages qui ont eu une importance dans sa vie d'avant.
Le récit est assez lent et il faut être bien concentré, pour ne pas se perdre dans les pensées de Defred et dans le récit de son quotidien. Lire cette histoire n'est pas de tout repos et nous demande force et énergie. Margaret Atwood nous amène dans un périple long et tortueux, ce qui est très paradoxale puisque j'avais très envie de savoir malgré tout. L'auteure nous dévoile des éléments, des détails, construit son histoire de manière à donner quelque chose à son lecteur, à l'alpaguer tout en ne lui donnant pas assez, voir rien du tout... Elle crée la frustration ! Plusieurs questions restent sans réponses, car elle nous laisse le choix. C'est au lecteur de combler les trous avec sa propre interprétation des événements et des relations entre les personnages. C'est très frustrant notamment en ce qui concerne Defred et sa relation avec un autre personnage. Je ne sais pas quoi en penser, à quoi il jouait.. En tout cas, il a joué plusieurs fois avec mes nerfs...
Arrivée à la lecture de la dernière ligne, je me suis demandée s'il ne manquait pas des pages ! La fin, quoique frustrante par sa fin ouverte et à la libre interprétation de chacun, colle avec le récit. Comme dit précédemment, l'auteure nous laisse libre de combler les trous, de répondre à nos questions, elle ne pouvait pas nous laisser avec une fin fermée. Cela ne colle pas avec le style de l'auteure. Dans Captive, elle utilise le même schéma nous laissant une fin dans le doute où on ne sait pas.
En conclusion, j'ai vraiment l'impression que ce roman datant des années 80 a été écrit pour 2018, comme si Margaret Atwood avait le don de voyance et qu'elle avait pu prédire certains actes et pensées de notre société. La servante écarlate est un roman dérangeant. Les sentiments d'angoisse et de révolte ont été omniprésents durant ma lecture. C'est loin d'être une lecture légère et je pense sincèrement qu'il faut lire le récit quand on est bien moralement. Maintenant, place à la série télévisée. Souhaitez-moi bonne chance !
Avant de le commencer, je connaissais vaguement le sujet de l’histoire et ce que Margaret Atwood dénonce. J’avais un peu peur de découvrir ce récit, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais et mon entourage me disait de m’accrocher car le sujet était dur. En écrivant cette chronique je ne peux que leur donner raison. On est loin de la dystopie jeunesse. Ici, Margaret Atwood nous amène dans un univers où la femme est considérée comme un objet de reproduction, elle est faite pour avoir des enfants et ainsi perpétuer la lignée humaine. Classée par caste, elles ont chacun un rôle, du « meilleur » - je mets des gros guillemets à meilleur, aucun des rôles est enviable – au rôle de paria.
J'ai été révoltée tout le long de ma lecture ! Et en même temps j'étais angoissée et j'avais peur. Ce roman nous fait réfléchir à notre société de 2018. Plusieurs passages lui font écho, notamment celui concernant le viol... Je ne vous en dis pas plus, mais ce passage m'a mise hors de moi ! Une colère, la colère de l'injustice, la colère de l'endoctrinement des Tantes, l'horreur et la cruauté, s'est emparée de moi. J'étais tellement en fureur que j'ai refermé le roman et fais une pause.
L'ambiance pesante et angoissante est omniprésente. Une sorte de nuage noir plane sur les personnages. On ne sait jamais à quoi nous attendre. L'auteure nous entraînera-t-elle toujours vers cette noirceur? Un bout de lumière ou une lueur d'espoir est-il possible dans cet univers ? Plus on avance dans l'histoire, plus on se demande jusqu'où l'auteure va aller. Peut-elle encore aller plus loin? Oui, elle le peut et elle le fait. Cette ambiance est venue me hanter même la nuit. Le premier soir où j'ai lu 23 chapitres d'affilés – ce n'était pas une bonne idée – je me suis réveillée la nuit car l'univers et les questions que je me posais défilés dans mon esprit et ne voulait pas me laisser tranquille. Qu'on aime ou qu'on aime pas, le récit marque et reste.
L'univers mis en place est très intéressant. Nous suivons Defred, une servante au service du Commandant et de son épouse. Nous la suivons dans son quotidien, ses pensées et surtout ses souvenirs. Tout en nous racontant son histoire, la narratrice se souvient et se rappelle du passé, du « monde d'avant ». Ces passages là étaient à la fois riche et très touchant notamment quand elle nous parle de deux personnages qui ont eu une importance dans sa vie d'avant.
Le récit est assez lent et il faut être bien concentré, pour ne pas se perdre dans les pensées de Defred et dans le récit de son quotidien. Lire cette histoire n'est pas de tout repos et nous demande force et énergie. Margaret Atwood nous amène dans un périple long et tortueux, ce qui est très paradoxale puisque j'avais très envie de savoir malgré tout. L'auteure nous dévoile des éléments, des détails, construit son histoire de manière à donner quelque chose à son lecteur, à l'alpaguer tout en ne lui donnant pas assez, voir rien du tout... Elle crée la frustration ! Plusieurs questions restent sans réponses, car elle nous laisse le choix. C'est au lecteur de combler les trous avec sa propre interprétation des événements et des relations entre les personnages. C'est très frustrant notamment en ce qui concerne Defred et sa relation avec un autre personnage. Je ne sais pas quoi en penser, à quoi il jouait.. En tout cas, il a joué plusieurs fois avec mes nerfs...
Arrivée à la lecture de la dernière ligne, je me suis demandée s'il ne manquait pas des pages ! La fin, quoique frustrante par sa fin ouverte et à la libre interprétation de chacun, colle avec le récit. Comme dit précédemment, l'auteure nous laisse libre de combler les trous, de répondre à nos questions, elle ne pouvait pas nous laisser avec une fin fermée. Cela ne colle pas avec le style de l'auteure. Dans Captive, elle utilise le même schéma nous laissant une fin dans le doute où on ne sait pas.
En conclusion, j'ai vraiment l'impression que ce roman datant des années 80 a été écrit pour 2018, comme si Margaret Atwood avait le don de voyance et qu'elle avait pu prédire certains actes et pensées de notre société. La servante écarlate est un roman dérangeant. Les sentiments d'angoisse et de révolte ont été omniprésents durant ma lecture. C'est loin d'être une lecture légère et je pense sincèrement qu'il faut lire le récit quand on est bien moralement. Maintenant, place à la série télévisée. Souhaitez-moi bonne chance !